Lire en vacances (II) : Lire en Siam-Haut Cambodge

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Toujours à la recherche d'un portrait photographique de Charles Vallat/Henry Daguerches, le Préfet maritime pousse les amateurs de Pont de la rivière Kwaï ou d'Avant-Poste du Progrès à jeter un œil au Kilomètre 83 de ce Français de Toulon. Ecrit en hommage au génie civil français, ce roman parfois surécrit narre la construction d'un seul kilomètre de voie ferrée, au début du siècle, dans la vénéneuse jungle indochinoise et au-dessus d'un marécage qu'il s'agit de dépasser.
Ce chantier colossal est le littéraire écho en 1913 de la construction du chemin de fer du Yunnan antérieur, c'est un autre Kwaï, un autre Congo-Océan, un autre piège à hommes organisé par les industrieux colonisateurs et leurs financiers qui ne regardent jamais au prix humain.
Pensez-y lorsque vous serez dans le train.

Mon boy heurte à ma porte. Il m'invite, avec émotion et volubilité, à la chasse d'un argus, dont le cri perce les dômes lointains de la forêt. Trop tard, ou trop tôt. Je ne poursuivrai pas, sous les couverts embrasés, l'oiseau vigilant aux pennes merveilleuses... Le soleil bondissant et rude est le maître de l'espace. Déjà je livre à la sieste mes temps talonnées et mes mains en moiteur, et voici que je m'endors, vaincu, de ce sommeil comparable à celui du boxeur assommé par l'adversaire.



Henry Daguerches Le Kilomètre 83. — Paris-Pondichéry, Kaïlash, 1996, 275 pages, 10,96 €



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