Pierre Autin-Grenier et la situation

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Pierre Autin-Grenier a beau s'être esquivé, il est à nouveau l'occasion de rencontres amicales. On ne se refait pas...
Quelques mois après son décès, ce printemps, une double publication permet de lire des proses inédites, de PAG d'une part - c'est Analyser la situation (Finitude) - d'hommages d'autre part (Finitude itou).
C'est naturellement le recueil d'inédits qui sera lu lors d'une soirée de lectures à voix haute, par et en présence de ses amis écrivains, peintres et poètes le samedi 22 novembre 2014 à 19h à la librairie de l'Horloge (35 Place de l'Horloge) à Carpentras.
Au sommaire du recueil d'hommages quatre artistes présentent de très beaux portraits, certains connus déjà, ce sont Ronan Barrot, Denis Monfleur, Georges Rubel et Ibrahim Shahda. Côté plumes, les proches Dominique Fabre et Christian Garcin, Brigitte Giraud, Martine Laval, Jean-Jacques Marimbert, Antoine Volodine, Izabella Borges, Frantz Bertina, Eric Holder, Frédéric-Yves Jeannet mais aussi, et surtout, Pierre Autin-Grenier et Pierre Autin-Grenier qui par un tour de passe-passe malicieux, et bien à lui, parvient à placer trois interventions plaisantes et tendres, comme il lui sied..."On attendra la guerre à la maison", une lettre à Martine Laval et "Quand j'étais écrivain", fameuse page issue d'une revue.
Plus roboratif encore, son nouveau recueil est aussi terrible que délectable. Dès l'épigraphe à "mon cancer" et à son épouse qui veille dessus comme sur "du lait sur le feu". PAG a le mot simple et juste, la plume nette et parfaitement drôle, comme savent la tenir les aristocrates du rire, et il nous livre, encore malgré le départ, des pages pour nous soutenir, rêver une vie qu'il n'aura pas eu après son coup de foudre ricain avec Nora, refaire le cheminement, un petit bout du chemin, sur un rythme particulier et dans une direction nouvelle. On ne lit pas ces pages comme la plupart.

Ça finit dans le noir
les radis bleus par la racine
on avait pourtant rêvé mieux
(...)
Après toute la vie heureusement
il reste encore la mort
à bien rater

C'est Antoine Volodine qui l'écrit en vers. Il n'a pas tort.



Pierre Autin-Grenier Analyser la situation. - Finitude, 136 pages, 13, 50 €

Collectif Une manière d'histoire saugrenue. Hommage à Pierre Autin-Grenier. - Finitude, 96 pages, 14 €

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