Emile Bouchery sort du bois...

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Les "Enfantina" ne cessent de perdre leurs mystères... Il faut dire que les chercheurs et les curieux font tout pour dévoiler leurs trésors. Après André Laurie, voici que Des Barbares produisent une édition nouvelle et commentée d'un classique oublié d'Emile Bouchery (?-1882), lequel était un forçat du marbre au XIXe siècle, journaliste voué au journalisme malgré un talent de plume net et signalé. Il faut bien vivre.
Il avait commencé par dix ans d'archives à la préfecture de police entre 1815 et 1825. Il y aura rédigé avec le baron de Lamothe-Langon une collection de Lois, ordonnances et règlements de police depuis le XIIIe siècle jusqu'à l'année 1818, grâce aux papiers du grand réformateur Jacques Peuchet — le fomenteur des enquêtes des préfets de l'Empire — en 6 volumes in-8*, ouvrage "qui est un très utile recueil" dixit Edouard Fournier. Mais son esprit romantique était à la littérature : il donna deux romans sous pseudonyme — dont l'un fut repris par des éditeurs ignorants sous le nom de Petrus Borel... Mince de consécration. Et à tout prendre, si l'étoile d'Emile Bouchery a pali, il n'est presque pas un étranger. La meilleure preuve ? Charles Monselet parle de lui dans De A à Z, son recueil de portraits de 1888 (G. Charpentier & Cie). Administrons-en ici la preuve.
Vous voyez ? L'Alamblog ne mentait pas, et Christian Soulignac qui a établi l'édition et la postface explicative du volume en donne assez pour que l'on s'enchante de cette histoire sans queue ni tête riche de chevauchées et d'envolées...
Les Petits-neveux de Gulliver (Paris Bibliothèque pittoresque de la jeunesse, 1845), proches descendants du baron de Munchhausen et du baron de Crac, eux-mêmes de filiation légère mais nette, furent le grand succès littéraire de d'Emile Bouchery. Laissons le mot de la fin à Charles Monselet, qui se rappelle avec émoi les deux premiers livres du jeune romantique Bouchery — à la date de naissance encore inconnue... :

C'est égal : c'était un écrivain bien doué, un écrivain de talent et de race. Il ne lui a manqué que la chance : — tout !


Les lecteurs du présent opus se rendront compte de ses facilités, pour commencer.


Emile Bouchery Les Petits-Neveux de Gulliver. Edition présentée par Christian Soulignac - Paris, Des Barbares, 205 pages, 24,60 €

Bibliographie d'Emile Bouchery

MM. de Cobentzell Maritalement parlant (E. Bouchery et Lautour-Mézeray). — Paris, Alexandre Mesnier, 1834, 312 p.

Abbé Froulay (pseud.) Après-Vêpres. — Paris, A. Levavasseur, 1837, 397 p.. Contrefaçon belge : Madame Isabelle, par Petrus Borel. (A quoi servent les oncles. Du Célibat ecclésiastique). — Bruxelles, Société belge de librairie, 1844, 382 p.

Les Petits-Neveux de Gulliver. — Paris, Librairie pittoresque de la jeunesse, 1845, 152 p. et pl.

Le Palais de l'Exposition universelle tel qu'il sera. (H. de Montaut) Détails sur les embellissements de Paris (Signé : E. Bouchery.). — Paris, Impr. de Vert frères , (1866), in-folio plano.

Et parmi ses collaborations à la presse, cette direction :
Paris-club. — Paris. 1879, hebdomadaire, n° 1 (9 octobre 1879) - 2e année, n° 6 (5/26 février 1880)...


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