Betty, Blédine et les vaches

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Non contente de traiter ses copines Blédine et sa soeur de "connes", Betty Duhamel (1943-1995) livrait dans ses souvenirs d'enfance intitulés Les Jolis Mois de May (1994), un portrait de dragon breton et, en contrepoint, une apologie de la vache. Entre autres choses délicieuses.
Elle était la petite-fille de Georges Duhamel et son grand amour de jeunesse, un certain prix Nobel que nous ne désignerons pas autrement que par ses initiales, P. M., se sort fort mal de son roman, Gare Saint-Lazare (Gallimard, 1973) où sont relatées ses façons et manières de grantauteur sec et fasciné par des "maîtres" racornis représentatifs de la vieille droite littéraire françouaise qui sent.
Betty, quant à elle, restait charmante. Malgré les séjours estivaux d'enfant chez sa tante dragon...


Il m'arrive de plus en plus souvent de faire le trajet "Ty-Breiz", Raguenez, Keroren, dans les deux sens, avec un ricochet, quand c'est permis, par Kerkanik.
Je passe alors par le chemin des vaches. Elles paissent, tranquilles et sauvages. J'aime leur existence. J'aime leur lourdeur paisible, leur regard humide, leur humble présence. Elles m'apportent la paix. Je les adore. Ce sont des belles devenues bêtes par sagesse. Je voudrais grossir et me mêler à elles et vivre lentement, de l'étable à la prairie, fabriquer du bon lait bien nourrissant et ne plus habiter avec un dragon qui se bat contre des termites. Non. Peau de vache n'est pas une insulte.




Betty Duhamel Les Jolis Mois de May. Préface de Paul Guimard. — Paris, 1994.

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