Une des dernières lettres de Léon Bonneff

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Une des dernières lettres de Léon Bonneff

L'annonce de la mort de notre ami Léon Bonneff a valu à l'Humanité de nombreux témoignages de sympathie. Une de nos lectrices, institutrice en Dordogne, a eu la délicate pensée de nous envoyer :la dernière lettre que Bonneff lui écrivit. Et voici, sans y rien changer, le texte de ce court billet :
̃« Un bon et fraternel baiser avant de partir, chère Marie. Maurice a rejoint Châlons-sur-Marne dès le second jour, plein de gaîté, d'entrain, de courage, heureux. Oui, heureux de participer à cette guerre de libération contre les barbares. Je pars dans trois jours. Et tous nous reviendrons, tous, vous verrez, vos frères, et nous ! Et si notre chère Marie pleure, ce sera de joie, de la grande joie de nous revoir tous. Au revoir, au revoir, au revoir. »
En même temps que cette lettre qu'on ne peut lire sans avoir le cœur serré, notre correspondante recevait de Maurice Bonneff une carte qui contenait ces mots « Souhaitons de nous retrouver, mais souhaitons par-dessus tout que notre France, soit victorieuse. »
Ces simples lignes, de l'un et de l'autre, ne suffisent-elles pas pour faire, juger comme ils le méritaient ces hommes d'élite, ces vrais socialistes et ces parfaits Français ?
« Bonté, sensibilité, fierté un peu farouche, droiture, courage, tout cela était leur », dit une autre lettre en parlant des frères Bonneff. C'est la vérité.
Mais ce qu'on ne dira jamais assez, c'est l'excellence de leur œuvre sociale. Avec raison le Fîgaro rappelait hier les Marchands de Folie, ce livre éloquent et terrible. Et par l'intermédiaire de son trésorier, la Fédération ouvrière antialcoolique nous a dit quel chagrin ses adhérents éprouvaient de la disparition des fidèles collaborateurs de son journal le Réveil du Peuple.
De tous les côtés ce sont des mêmes hommages que nous viennent les douloureux échos.


L'Humanité, 15 janvier 1915, page 1.

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