Dislocation de clavier

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Sous réserve de sérieux inventaire, voici une présentation de livre qui, ça n'est pas si courant, donnerait plutôt envie (à suivre).


Le Livre
Certes. L’ennemi est là où tu choisis qu’il soit : dans la revue poussive, chez l’esthète au talent prévisible, le révolté majoritaire, le relanceur de squash. L’ennemi, c’est cette conception gendarme et Jean-Baptiste de la littérature, l’uniforme et l'eau bénite, un idéal de pompier de service, de préposé à la porte-cochère, de prélats domestiques. L’ennemi, c’est aussi le Salon de la dédicace qui réunit les singes autour de la marmite.

Mais surtout. Disloquant les claviers tempérés de la littérature promise aux librairies indépendantes, Correspondance avec l’ennemi de Christophe Esnault donne voix, de l'intérieur, aux claque-dents d’aujourd’hui, vivants précaires et recalés de l'insertion sociale, en faisant la part belle aux figures réfractaires à la littérature : Nordine, Paulo, Sylviane, Christophe, Armand, Thierry, Devred, Coca, McDo, Nestlé, Butane, maman, frangine... Pour mieux prendre à la gorge ceux qui la font.

Le pire est le meilleur ennemi de l’ogre établi.




Christophe Esnault Correspondance avec l'ennemi. — Le Mans, Les Doigts dans la prose, 2015, 160 pages, 16 € Parution mars

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