Errer dans les rues des villes...

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Pour les hommes, la vie consistait sans doute en une série d'habitudes acceptée à perpétuité. Si l'une d'entre elles était brisée, apparaissaient probablement la confusion, l'échec. Les hommes se mettaient alors à errer dans les rues des villes, à s'asseoir sur des bancs, dans les jardins publics, à porter une barbe de plus en plus longue, à être chaque jour plus mal habillés. La vie de Luis, en conséquence, consistait à boucler chaque minute d'une journée par une occupation. Comment n'y avait-elle pas pensé plus tôt ? Son père avait raison de la traiter de retardée mentale. (...)



Parce que, jour après jour, les humains orgueilleux que nous sommes devenus cherchent à sedépouiller du limbe initial, les femmes méprisent aujourd'hui leurs tresses.
Rationnelles, elle ne savent pas qu'en les sacrifiant elles coupent les courants magiques venus du coeur même de la terre. (...)




Maria Luisa Bombal Les Îles nouvelles. Traduction de Denies Laroutis. Préface de Jorge Luis Borges. Note de Richard Cunningham. — Paris, Christian Bourgois, 1984, 122 pages..

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