Conrad Aiken en sa maturité

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On ne voit pas pourquoi on cesserait de promouvoir l'oeuvre de Conrad AIken puisque tout le monde n'en a pas un morceau chez soi.
A dire vrai, c'est comme l'oeuvre d'Henri Simon Faure...
Depuis notre île, les choses sont simples : le Préfet maritime vous promet que vous allez en déguster peu ou prou.
Les Insulaires s'en portent très, très bien. Ils en redemandent et se promènent souvent qui avec le Tombeau de Marine Valentin, qui avec Blue Voyage, qui avec le Mouton pourrissant dans les ruines d'Oppède.
Il faut dire que ce sont des Insulaires comme ça. Top.
Bref.
Donc cette information : vient de paraître La Chanson du matin de Lord Zéro, poème des derniers temps. Superbe pièce que les amateurs de poésie ne devraient pas négliger.


Les premiers vers :

Joueur et de nature dépensière
âme caméléon dont le nom est Zéro
anonyme dans les manchettes
inconnu dans les soupes populaires
néanmoins je suis votre héros.
Aujourd'hui un millionnaire arriviste du Mozambique
polyglotte mais sans Latin ni Grec
"très débonaire* très chic"
je serai impénétrablement quelqu'un d'autre demain
quand je parlerai
toutes les langues à volonté :
le tiroir du caissier
déverse sur moi un mot vif-argent
le complice doré
en roucoule un autre pour moi
je suis votre Jack and Jill
homme à tout faire le frère douteux
le père mendiant la mère Cassandre
et pourtant à la fin insidieusement
le ô indispensablement et désobligeamment
quelque chose de plus.
Regardez-moi glisser de porte en porte :
n'ayant pas la langue dans la poche
prêt avec le ô discours pour chaque circonstance
je frappe à chacune (...)





Conrad Aiken La Chanson du matin de Lord zéro. Édition bilingue. Traduction & postface de Philippe Blanchon. Avant-propos d'Olivier Gallon. — Paris, La Barque, 40 pages, 8 €


  • Sic.

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