Alexandre Bonnier (1932-1992), artiste, ami d'André Pieyre de Mandiargues et professeur aux Beaux-arts de Moulins a tourné souventes fois autour de la mort, et notamment dans deux courts-métrages, Ma mort ou celle d'une autre (1972) ou de La mort quotidienne (1984).
Sur le thème de la décrépitude, le peintre de Madame Rouille a donné un très beau recueil sous ce même titre où il auscultait les signes avant-coureurs de l'arrivée de la Faucheuse sans vergogne, en action chaque jour, elle-même peintre et sculpteuse de son corps à lui...
Voici un déroulé qui évoque sans coup férir "Le Boeuf écorché" de Rembrandt, cette terrible vanité.
En termes de couleurs
Bleuasse, violine, violacée. Bleuie, verdâtre, verdissant, "verdassou", noirâtre, blanchâtre, grisâtre, griseux. Teintée de cire, rosâtre, de teint saumâtre, maussade, blanc, blanchâtre, grisailleux, bleuis. Blanchoyer. Grisaille, laitance, de suif repu; grisard, grisonne et pâle, et fade, et fadasse, et beige, et beiges, et blanc cassé, blanc repu, blanc enflé, blanc sale et teint graisseux, teinte de bobèche, beurre, couleurs malsaines. Pour ainsi dire toutes couleurs réapparaissant de dessous ou en état de passage, toutes couleurs en état de virage, tel le rose muguet ou le blanc en saillie : celles sournoises ou de faisanderie.
Alexandre Bonnier La Mort quotidienne. — Marseille, Chemin de ronde, 1985, n. p.
1 De Alain Paire -
Frédéric Valabrègue - auteur récemment chez Pol du Grant'autre à propos d'Henri Michaux et d'"Ecuador" - avait publié en 1994, avec Bernard Lattay chez Voix/ Richard Meier, "Alexandre Bonnier, peintre et écrivain".
Valabrègue est un proche ami de Christian Tarting, éditeur de Chemin de Ronde, maison qui republie des livres, par exemple d'Anne Roche "Exercices sur le tracé des ombres / Walter Benjamin".