La température, bien qu'invariable, est traversée de temps à autre par de brèves rafales de brise dont la fraîcheur est tout à fait étrangère à cette fournaise aussi immobile qu'un animal obstiné refusant de poursuivre son chemin. Ces souffles d'air venus d'un autre climat me rappellent les veines du marbre, étrangères à la coloration, à la tonalité et à la texture de la matière principale.
Alvaro Mutis La Neige de l'amiral, traduit de l'espagnol (Colombie) par Annie Morvan — Paris, S. Messinger, 1989.