Les incipits de l'été (10)

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Elle n'est plus réapparue la femme endeuillée qui venait tous les ans, à la saison des mûres, au seuil de notre porte, nous demander poliment un peau d'eau de notre puits. Elle paraissait recrue de fatigue, mais son apparence conservait les traces d'une grande et noble beauté. A sa seule façon de tenir un verre d'eau, on se rendait compte qu'elle était une aristocrate. En déposant son verre, elle ne manquait jamais de nous adresser en turc le voeu traditionnel - quand bien même on ne comprenait pas les mots, on en saisissait le sens : "Que Dieu vous rende ce grand bien ! " Lequel ? On n'en savait rien.




Yorgos Ioannou Le Seul Héritage. Nouvelles traduites fu grec par Ismini Vlavianou et présentées par Antigone Vlavianou. - Paris, La Différence, 2007, 173 pages, 15,20 €

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