La prime lumière et le chant d'adieu

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Successivement ouvrier en menuiserie et apprenti franciscain, Emanuele Tonon a impressionné avec le chant d'amour que lui a inspiré la disparition de sa mère.
Simple, très émouvant, c'est un livre parfois si beau qu'on le souhaiterait à toutes les mères.
Pas trop tôt.


Tu avais été prise d'une furieuse envie de manger des poires, la dernière année de ta vie terrestre, le dernier temps que tu m'as offert. Et il fallait se battre même pour les poires, qui coûtaient cher. Alors tu choisissais toujours celles en promotion. Et parfois, presque toujours, elles pourrissaient dès le lendemain, parce qu'elles étaient en promotion. Ou bien c'était de la farine sucrée. Tu avais été prise de cette manie finale de poires, et je te regardais les peler au ours de mes passages éclair dans la cuisine. Maintenant, je n'arrive même pas à les regarder au rayons fruits et légumes du supermarché, les poires, tu me viens à l'esprit en train de les peler et de les couper tout en lisant un livre sur la table de la cuisine. Ton dernier besoin de douceur.




Emanuele Tonon La Prime Lumière. Traduit par Laurent Lombard. — Verdier, Terra d'altri, 118 pages, 15 €

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