Equipé d'un très beau collage en frontispice, le nouveau recueil de Daniel Giraud est court et direct. Très autobiographique aussi.
La preuve en beat...
Fragment de vie
en bas
ils ne savent pas
que là-haut
c'est le chant des oiseaux
la neige éternelle du Valier
la chatte sauvage amaigrie
l'arbre coupé à la hache
la glace fendue à la pioche
le toit qui fuit
les milliers de livres
les manuscrits empilés
le coeur battant trop vite
dans les pentes d'âge qui pèse
au prix d'un doigt coupé
ou d'un pied cassé.
Plus loin ce sont les cafés d'ici ou d'Amérique où ceux qui sont piqués par la tarentule dansent, puis les petits boulots et les grandes aventures, beaucoup de mouvements et de couleurs en trente-deux pages
ensuite c'était une boîte de fringues
et d'escroquerie rue de Rome
avec patronne en taule
et traite des blanches
mais je lisais les lignes de la main
à toutes les jolies apprenties
pour la mise à mort des habitudes
puis trois jours de dactylo chez un bijoutier
à qui je n'ai rien faucher (...)
et la journée dans l'usine chimique
à observer les blessés à l'infirmerie
(...)
C'était autre chose.
Daniel Giraud La Tournante des images et des ombres. - Toulouse, Les éditions du Contentieux (7, rue des gardénias, 31100 Toulouse), 32 pages, 5 €