Les libertins vus par leurs cadets

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Les libertins du XVII siècle vus par les bibliophiles du XIXe, c'est le sujet de la journée d'études intitulée "Un XVIIe siècle hors Panthéon : les "libertins" au XIXe siècle" organisée la semaine prochaine (2/12) à l'ENS de Lyon par Michèle Rosellini et Stéphane Zékian. Il sera question de la redécouverte des libertins (façons XVIIe) par les bibliophiles et bibliomanes du XIXe siècle, c'est-à-dire Jules Gay, Théophile Gautier ou Paul Lacroix, François-Tommy Perrens et alii, ou encore, à cheval entre deux siècles Frédéric Lachèvre (1855-1943).
Comme ce sera une journée de travail sérieux, nous glissons ici le programme officiel des festivités :

Cette journée d’étude souhaite revenir sur une dimension du xviie siècle longtemps minorée. En éclairant les avatars post-révolutionnaires de figures et de corpus catégorisés comme « libertins érudits » ou délibérément rejetés sous l’étiquette du « libertinage de mœurs », notre objectif sera de contribuer au comblement de ce qui fut longtemps un angle mort de l’historiographie littéraire et philosophique.
Incarnée par des figures de penseurs comme La Mothe Le Vayer, Naudé ou Gassendi, mais aussi de poètes et de romanciers comme Théophile de Viau et Cyrano de Bergerac, cette contre-culture du XVIIe siècle a pâti du privilège exorbitant conféré au « siècle de Louis XIV » conçu à la fois comme résumé suffisant de tout le XVIIe siècle et comme identifiant national. Pareille observation vaut surtout pour l’Université, où cet autre XVIIe siècle ne sera exhumé (et souvent encore méprisé) que sous la IIIe République.
Encore faut-il ne pas ériger le dernier tiers du xixe siècle en point de départ absolu. Dès le début du siècle, et bien que la catégorie même de « libertinage érudit » ne soit pas encore instituée, les corpus en question sont édités et commentés selon des principes de nomination, de classification et d’évaluation qui restent à étudier en tant que tels.
Au carrefour de la mémoire académique et de l’érudition bibliophilique, c’est bien à la mise en histoire d’un XVIIe siècle hors Panthéon que vise cette rencontre.



Programme
9h00 Accueil des participants et introduction générale
Michèle Rosellini et Stéphane Zékian
9h30 Melaine Folliard (CIELAM-AMU) : « Théophile de Viau au xixe siècle : libre-penseur ou poète sans sagesse ? »
10h00 Bruno Roche (IHRIM-Saint-Étienne) : « La réception des Dialogues faits à l’imitation des Anciens de La Mothe Le Vayer au XIXe siècle, ou les paradoxes de la critique moralisatrice »
Présidence : Antony McKenna (IHRIM / Saint-Étienne)
10h30•11h discussion
11h15 Charles-Olivier Stiker-Métral (Université Lille III / ALITHILA) : « Saint-Évremond, un auteur pour happy few ? »
11h45 Stéphane Zékian (CNRS / IHRIM) : « Saint-Évremond à l’Académie »
12h15•12h45 discussion
Déjeuner 12h45•14h00
(Pas de sieste mentionnée)
14h00 Magali Charreire (Université Montpellier III / CRISES) : « Paul Lacroix et les “libertins érudits” du XVIIe siècle : enjeux d’un inventaire romantique au xixe siècle »
14h30 Mathilde Bombart (Université Lyon III-IHRIM) : « Une politique de la rareté bibliographique : les libertins du XVIIe siècle catalogués et édités par Jules Gay »
15h00 Aurélie Julia (Revue des deux mondes) : « Frédéric Lachèvre, un érudit à la poursuite des libertins »
15h30•16h15 discussion
Pause 16h15•16h30
16h30 Michèle Rosellini (IHRIM-ENS) : « Le phénomène bibliophilique dans la deuxième moitié du xixe siècle : exhumation, actualisation ou dénaturation du libertinage érotique du xviie siècle ? »
17h00 Pierre-François Moreau (IHRIM-ENS) : « Relire Perrens. Sur la construction des catégories »

Vendredi 2 décembre, ENS Lyon, site Descartes, salle F120


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