René Crevel est l’auteur des trente-quatre lettres inédites tout juste publiées par Alexandre Marc.
Entre avril 1925 et l'été 1928, elles étaient destinées à Albert Flament (1877-1956), le critique littéraire et confident de Crevel, Caresse Crosby (1891-1970), jeune veuve et éditrice des Black Sun Press, ainsi que Jean Schlumberger (1877-1958), le co-fondateur de la NRF qu’on ne présente plus. Trois interlocuteurs et la même soif de contact, de confidences, de projets sans cesse renouvelés. Trois correspondances nimbées d’angoisse, parfois forte, qui émane de ces demandes incessantes de contact : « écrivez-moi », conclue-t-il ses lettres.
Son appel est si fort qu’il en est déchirant. René Crevel le confesse : « Je n’ai le courage d’aucune solitude. »
Mon cher Albert,
Ma vie ici est un quasi néant. Et c'est parce qu'il n'y plus rien à dire que ce silence entre mes amis et moi descend
Votre René
René Crevel La Sagesse n’est pas difficile. — La Nerthe, 114 pages, 12 €
1 De Pariswasamoveablefeast -
Une biographie consacrée à l'amant de Crevel, Eugene McCown (1898-1966), vient de paraître aux éditions Séguier. Pianiste de jazz au Bœuf sur le Toit, peintre à la mode, protégé de Nancy Cunard et de Jean Cocteau, McCown fut, durant les années vingt, une figure incontournable de Montparnasse.
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