L'Insoumis selon Jean Dolent

JeanDolentparLebedeff.jpg



(...)
De bonne heure, Pierre-Paul Colonnis avait donné sa mesure. Il avait pris la parole dans un congrès en Belgique, et aussitôt avait été exclu de toutes les Académies de France. Il avait le don de tenir les gens attentifs, soit qu'il déchirât les Codes ou raturât les Évangiles. Il avait le fanatisme de la liberté. Ceux qui disent Colonnis est grossier, ils mentent; brutal, ils mentent. Colonnis savait dire la vérité avec grâce. Dès maintenant, disons-le, il manquait de l'air fatal, ce sceau des grands révoltés. Colonnis avait le poil roux, le nez massif, la bouche grande et les yeux vifs. Pas beau. Pas laid ! Il usait de son droit, le droit de rire, et son rire perce-muraille faisait des trouées ; ce n'était pas un chasseur d'hommes, non, il faisait lever le gibier.
(...)




Jean Dolent L'Insoumis. - Paris, Cournol, 1871, 215 pages.



Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Haut de page