Tandis que Philippe Jaeneda reçoit un prix littéraire pour son biofict basé sur le personnage de Georges Arnaud et de son "affaire" criminelle (un biofict de plus, bâillons mes sœurs, mes frères), il faudrait tout de même rendre à césar ses lauriers et dire d'où viennent au "bio-romancier" tant de sagesses sur l'auteur du Salaire de la peur.
En fait, Philippe Jaenada a simplement lu l'excellente biographie de Roger Martin, Georges Arnaud. Vie d'un rebelle (Calmann-Lévy, 1993) réédité par les éditions A plus d'un titre en 2009.
Car c'est bien Roger Martin qui s'est tapé les recherches, la fouilles des archives et les déplacements.
Il faut préciser en outre que Roger Martin ne s'est pas contenté de fouiller les alentours du crime imputé à Georges Arnaud, contrairement à la promenade limitée au fait divers de Jaeneda. Roger Martin a fait véritablement le tour du personnage au cours d'un travail conséquent, sans doute long, et très précis. On y lit le destin de Georges Arnaud, bourgeois déclassé et rétif, militant de gauche non-encarté, militant anti-colonial et mille autres choses encore qui rendent le personnage beaucoup plus intéressant et profond que la focalisation sur le meurtre mystérieux tendrait à nous le faire avaler.
Merci Roger Martin.
Une question demeure : Jaeneda partagera-t-il son prix ?
Roger Martin Georges Arnaud. Vie d'un rebelle. — Lyon, A plus d'un titre, 2009, 500 pages, 19,50 €
1 De Bruno -
Bravo pour cette info! J'avais des doutes sur la lecture du livre de Jaenda, mais en meme temps, le sujet me paraissait passionnant et j'etais sur le point de le lire. Grace a votre notice, je vais me plonger dans le livre de Roger Martin, et delaisser Jaenada, avec beaucoup de plaisir. C'est un peu comme si j'allais joindre l'agreable a l'utile (soutenir un petit editeur et negliger un auteur trop mediatique)...!
2 De MARTIN Roger -
Je découvre ce texte grâce à Alain Léger. Merci.
J'ai écrit mon Georges Arnaud par passion, pour rendre hommage à un auteur et un homme qui avait fortement marqué mes 15 ans. A cette époque, il n'y avait pas Internet, téléphoner coûtait la peau du cul. J'ai écrit près de 800 lettres, donné des centaines de coups de fil, recherché des gens dont je ne savais rien ou qui étaient peut-être morts depuis longtemps. Plus de deux ans de travail! Mais je devrais être heureux: je suis cité dans La Serpe!
Merci de tout cœur,
Roger Martin