Un rugissement colossal. Les artilleurs se baissèrent pour échapper au souffle de l'explosion, certains en se bouchant les oreilles. La terre trembla. Dans son élan, l'équipe se prépara mécaniquement à introduire un autre obus lorsqu'elle s'aperçut que le canon avait disparu. Ils se figèrent comme des idiots, prêts à l'action.
— C'maudit engin a foutu le camp !
Effectivement, il avait bondi en arrière, était tombé de la falaise et s'était écrasé quinze mètres plus bas, manquant de peu la tente d'un sergent endormi de la 321e batterie du 132e régiment de campagne, un certain Secombe (1). Muni d'une lampe à pétrole, tel le Nazaréen, un sergent passa voir les artilleurs, et il leur demanda :
— Heureux ceux qui ont vu l'obusier de 7,2 pouces...
— De quelle couleur était-il ? lui fut-il répondu ?
Et il les châtia.
Fini pour les extraits, courez l'acheter.
Spike Milligan Opération Renard du Désert. Traduit de l'anglais par Thierry Beauchamp. — Paris, Wombat, 249 pages, 22 €
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