Encore un effort, messieurs-dames de l'édition littéraire

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Une enquête du BASIC (Bureau d'analyse sociétale pour une information citoyenne) vient de nous éclairer sur l'impact écologique et social de l'édition littéraire en France.|https://lebasic.com/edition-et-fabrication-de-papier-lenjeu-de-la-transparence/] C'est assez poilant. La réaction du SNE l'est aussi. (Et on ne parle pas d'esthétique ici, juste d'état sanitaire écologique et sociale d'une activité industrielle, c'est vous dire.)
Il se confirme par exemple qu'un livre de littérature sur quatre (1 sur 4) est mis au pilon chaque année. Les trois autres ne sont pas vendus pour autant. Ils peuvent d'ailleurs être pilonnés plus tard. Naturellement, les groupes, grands et petits occupant la place, on suppose que le catalogue des éditeurs indépendants court proportionnellement moins le risque du pilon que les chefs-d’œuvre ô combien imputrescibles des groupes dont nous tairons les noms.
Leur but premier étant de se procurer de la trésorerie sur le dos des libraires (qui continuent à prendre des offices Hachette, par exemple... faut-il comprendre qu'ils ne comprendront jamais ?
Le but second de ces trésoriers étant de procurer éventuellement aux éditeurs en question l'espoir d'une belle vente sur un malentendu.
Vous voyez de quels malentendus nous parlons. Bref.
Dans cette étude BASIC était explorée la seule filière du livre imprimé en noir (ouvrages ordinaires et poche + mangas), filière jusqu'ici assez opaque : « Il n’est presque jamais question de la provenance du papier ni du pilon, or nous voulions reconstituer les différents maillons de la chaîne qui président à la vie des livres », explique l'une rapporteuse.
Pas très économie durable donc, l'édition littéraire française.
"Non non non oulala c'est pas vrai", conteste le Syndicat national de l'édition. qui mélange tout dans une défense hypocrite basée sur un confusionnisme à grandes mailles.
Le SNE prétend que l'étude serait "à charge" et qu'elle (l'étude) ferait du livre un vulgaire objet industriel, alors que - lisez bien, vous risquez de ne pas en croire vos yeux - le livre serait, selon le SNE !, un "objet culturel, il produit de la valeur pour la société".
Ou on a mal lu, ou on a mal compris.
Mais de quelle valeur parle donc exactement le SNE ?
Des bénéfices comptables des grands groupes ou de l'évolution culturelle de sa clientèle ?
Pour aider le SNE a clarifier sa position, nous posons une nouvelle question : En quoi le dernier best-seller en date produit une valeur culturel pour la société ? Parle-t-on bien de "Changer l'eau des fleurs" (1) ou d'un opus de cet acabit ?
Cette question devrait en toute logique empêcher ce SNE de croire que les lecteurs ne font pas la différence entre Guillaume Musso et Robert Walser.
Le SNE croit, lui, que les crétins de payeurs ne savent pas que les immondes produits papetiers non relus, non corrigés, non édités portant pourtant belle marque en couverture, et parfois même bandeau Goncourt en rouge, ne finissent pas sous les broyeurs du pilon ? Faudra-t-il qu'Elise L. se lance sur la question, avec films à l'appui, huissiers compris ? On se pourlèche à l'avance.
Le BASIC, qui est plein d'espoir (ou d'illusions) conclut sur les indispensables changements d'attitude de l'édition littéraire françouaise : « remise en question du système de surproduction des livres, soutien public à la filière du recyclage papier (2), reterritorialisation des étapes de fabrication et d’impression ».
Et on en passe.
On n'a pas fini d'en parler de l'impact sociétal du livre littéraire français, car on va aussi pouvoir souligner son détestable impact social et, par exemple, de l'usage des stagiaires et autres sujets qui fâchent.
Le SNE pourra toujours essayer de nier ou nous parler de la valeur "pédagogique" de la formation sur le tas.



(1) Titre qui dénonce chez l'auteur et ce qui lui tient lieu d'éditeur une maîtrise faiblarde des subtilités de la langue française. Dans leurs activités respectives, ils/elles devraient pourtant se douter que cette défaillance se voit comme le nez au milieu de la figure. Par pitié, nous n'abordons pas la question de l'aspect graphique de la couverture. Tout les goûts sont dans la nature.
(2) A condition que la question de la gestion des matières polluantes soit réglée elle aussi : l'industrie de recyclage du papier est l'une des plus polluantes (les encres d'imprimerie contiennent trois métaux lourds). Pour commencer...


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