Vingt-quatre saisons par an

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Traduite en français l'année de sa disparition à l'âge de soixante-quatre ans, Mayumi Inaba a été remarquée par les amateurs de la gent félidée. La poète et romancière japonaise relatait dans ce premier livre mis à leur disposition les vingt années qu'elle avait partagées avec son chat. On imagine le succès, d'autant que le livre de la maison Picquier pouvoir s'enorgueillir d'une belle page de dessins de chats d'Hiroshige. Ce chat, en réalité une chatte, Mî, découverte alors qu'elle était tout bébé et seule, aura eu su Mauymi Inaba une influence importante. Guide de sa maîtresse dans l'apprentissage des réalités et aux signes de la nature, elle aura aussi été son appui et son inspiration au moment où elle souhaitait devenir écrivain.
La Péninsule aux 24 saisons est au fond la continuation du cheminement de l'auteur, délaissant Tôkyô pour la péninsule où elle se trouve en paix, découvrant les alentours de la maison qu'elle s'est faite construire, non loin des falaises et de la mer, près d'anciennes rizières qui forment des marécages riches d'une incroyable vie animale et végétale.

J'aime aussi l'odeur de la forêt qui, la nuit, à une odeur de préhistoire.

Subsistent quelques traces du passage de l'Homme, comme cette barque à la proue sculptée hissée à sur une hauteur pour des raisons qu'elle peine à imaginer.
La vie naturelle de la péninsule n'est pas bénigne : entre les abeilles de Kayoko et Yoji, les plantes à pigment du fabriquant de teintures naturelles et les divers retraités jardinant, la campagne bruit d'une activité douce et prospère.

Parfois ma soeur et ma mère me reprochent me reprochent mon imprudence, mais je me contente de réponde que la vie en fermée à double tour, porte métallique et double vitrage, c'est bon pour Tôkyô. Ecoutiez plutôt le chant du rossignol ou de l'oiseau à lunettes, le bruit du vent et le frémissement des feuilles, la mélodie de l'eau qui traverse le marais ! Ne dirait-pas un coup de balais magique ?
Sarasana, sawasawa, sôsô, sayusauy, suyusuyu, sayo...
Non, décidément, laisser ici les portes et les fenêtres fermées, ce serait un péché !
J'arrête ici mon sermon. Après, je murmure des choses pour moi-même.


Roman d'un retour à la nature et du retour sur soi, livre de la maturité, La Péninsule aux 24 saisons est le livre destiné à tous les citadins qui ne savent pas encore ce qu'ils ratent. C'est aussi une lecture idéale pour se préparer au départ et au lâcher prise.



Inaba Mayumi La Péninsule aux 24 saisons, roman traduit du japonais par Elisabeth Suetsugu. — Philippe Picquier, 238 pages, 19 €



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