Je suis atteint d'une grave infirmité, celle des nuits blanches de Dostoïevski. J'attends la princesse Brambilla. Je fais des songes immenses dans lesquels apparaît toujours une femme à longue taille et au visage intérieur qui montre en dehors le regard d'une statue. Pour cela personne ne l'approche. Elle est invisible aux autres, et vient seulement à moi, elle vient des contes hoffmanniens, me rendant aveugle et trouble. Les gens me croient un ivrogne à moitié fou. Même les amis, à ma rencontre, font le signe connu de la main sur la tempe. Je reste un funambule de l'immatérialité. Dès lors qu'importe sir les hommes m'appellent schizophrène et s'esclaffent derrière moi. Je vis près du royaume des cieux attendant la princesse.
Miron Kiropol Diotima. Les Morts s'en mêlent. - Charlieu, La Bartavelle, 1991.