L'Alamblog

Le nom d'Albert-Jean a survécu dans le seul esprit des amateurs de littérature populaire pour Le Singe, qu'il avait consigné avec le grand Maurice Renard (1). Son oeuvre personnelle s'est effacé avec le temps, quoi qu'il n'ait pas manqué de laisser quelques bonnes pièces, parmi celles-ci des poèmes, dont nous donnerons quelques pièces sur l'Alamblog, et un roman fort, prenant, déchirant même qui se distingue immédiatement dans sa bibliographie : Derrière l'abattoir.
De deux choses l'une, le titre de ce livre publié dans les années 1920 pouvait renvoyer à deux univers, celui, prolétarien, des tueurs d'abattoirs à la mode des frères Bonneff, par exemple, ou à l'immonde boucherie mise en scène et en fumées par les état-majors de l'arrière, commandé par de soi-disant "héros" (terminologie 2018 usitée dans les médias - particulièrement obscène lorsqu'on l'applique par bêtise à des maréchaux).
On apprendra vite qu'il s'agit de la seconde hypothèse et qu'Albert-Jean a trouvé des accents vrais, aussi vrais que ceux Marc Stéphane décrivant La Cité des fous, pour la bonne raison qu'il a mis en littérature sa propre expérience.
N'en disons pas plus pour l'instant. Nous aurons l'occasion dans les jours qui viennent de montrer qu'Albert-Jean avait les capacités physiques idoines pour faire un bon récupéré : faible mais résistant...
Comprendra qui lira Derrière l'abattoir...



Albert-Jean Derrière l'abattoir. Couverture de Sem. Préface du Préfet maritime. - Talence, L'Arbre vengeur, coll. "L'Alambic", 176 pages, 13 €



(1) On saura tout sur l'élaboration de ce grand livre à quatre mains dans la préface de la présente réédition.