Jean-Baptiste Para n'a eu de cesse de militer pour la réédition des oeuvres de Louis-Paul Guigues, étonnant romancier et éditeur de Dante, né à Gênes en 1902 et disparu à Paris en 1996.
Le directeur d'Europe peut être content : les éditions suisses In Folio ont repris le flambeau qu'a porté longtemps André Dimanche, après Gallimard : ont reparu Le Château bégayant, Labyrinthes, Mes agonies et son costume-cercueil, La Dernière Chambre, Lisbeth.
Guigues, qu'on a parfois rangé parmi Des Forêts et Klossowski - se rapproche immanquablement de ces prosateurs majeurs qui ont opté pour les voies sans marques au sol. Comme des grands, ils ont tracé leur route. On pourrait lui trouver un cousinage avec Roger Rudigoz et avec quelques autres de cet acabit. Mais avant de jouer aux comparaisons, on ferait tout simplement bien de le lire/relire puisqu'on ne se gobergera académiquement sur son cas sans doute pas avant cinquante ans.
En attendant de redécouvrir ce grand méconnu, gagnons du temps, découvrons-le dès maintenant.
Ah ! le joyeux cimetière que celui d'où l'on s'échappe !
Louis Paul Guigues Le Château bégayant. Postface de Guido Furci. - In Folio, 173 pages, 12,50 €