A Mortu

AmORTU.jpg


Une exposition intitulée Le Livre et la Mort est ouverte depuis le 21 mars dernier...
Il semblerait que ce soit l'exposition à ne pas rater - plusieurs bibliothèques ce sont associées pour la mettre en oeuvre, c'est un indice de sa qualité. Et les amateurs de danses macabres vont apprécier... Nous y reviendrons à propos du catalogue magnifique édité par les éditions des Cendres. Voici déjà l'argumentaire de la bibliothèque Mazarine.

Étroits sont les liens qui unissent la mort et l’écrit. L’épigraphie, le manuscrit puis l’imprimé ont été mobilisés pour préserver le souvenir des disparus, et le rapport d’intimité qui lie le livre au lecteur a fait du premier le miroir privilégié des interrogations du second sur sa propre finitude. La Mort elle-même, comme figure et comme sujet, fait son entrée en littérature au 14e siècle, suscitant une appréhension moins abstraite du trépas. On dit et on représente désormais la déchéance des corps, souvent associée aux fins dernières que sont le Jugement, l’Enfer et le Ciel.
Fléaux de tous ordres et angoisse de la fin des Temps favorisent cette expansion du macabre à la fin du Moyen Âge. « Incarnations » de la Mort et représentations des morts investissent alors le livre, bien au-delà des répertoires privilégiés que sont les arts de mourir, les livres d’heures et les danses macabres.
Le corpus des images évolue, infléchi par l’Humanisme, la Réforme et la reconquête catholique, touché par l’évolution du cérémonial funéraire, s’adaptant aux nouvelles pratiques sociales d’encadrement de la mort. Le recours au média imprimé pour célébrer les grands défunts, et bientôt pour « faire part » des morts plus ordinaires, donne lieu à une vaste production documentaire, des pompes funèbres, tombeaux littéraires et reliures de deuil, aux modestes billets d’enterrement.
Cette exposition interroge la variété des apparitions de la Mort dans le livre européen, du Moyen Âge au 18e siècle. À travers l’illustration peinte et gravée, l’ornement typographique, la reliure ou l’héraldique, se déploie une iconographie funèbre ou macabre fascinante, avec ses scénographies et sa gestuelle (la Mort qui frappe, fauche, entraîne, moque, désigne, triomphe…), ses attributs et symboles (faux, dard, crâne, tibia, larmes, torchères, chauve-souris, outils du fossoyeur…), dont il importe de comprendre le sens et les évolutions.
Exposition organisée par la Bibliothèque Mazarine et la bibliothèque Sainte-Geneviève avec le soutien de la Fondation Simone et Cino Del Duca.

Le commissariat de l'exposition est assuré par Ilona Hans-Collas, Fabienne Le Bars, Danielle Quéruel, Nathalie Rollet-Bricklin, Yann Sordet & Anne Weber.



Bibliothèque Mazarine
21 mars-21 juin 2019
Entrée libre
lundi au vendredi (10h à 18h)
23 quai de Conti
75006 Paris

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Ajouter un rétrolien

URL de rétrolien : http://www.alamblog.com/index.php?trackback/3843

Haut de page