Avec une énergie farouche, Liloa a ravalé ses larmes, a passé sa manche sur ses yeux. Un pas fantomatique après un autre pas fantomatique, la voilà dans le carré de lumière, phalène anéantie. Un bruit de pas, tout proche : c'est encore un veilleur. Alors, comme l'autre jour, d'un élan suprême elle s'était précipitée au feu, comme à l'instant elle avait couru au miroir liquide, Liloa franchit le seuil vers lequel tout à l'heure elle avait craché... ... Le veilleur de nuit qui passait entendit, après l'arrêt brusque du tambour un bruit précipité de béquilles...
Arthur Martial La Poupée de chair, récit de l'île Maurice. - Paris, Notre Temps, (1933).