La vie, selon Victor Barrucand

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La Vie

Etre artisan, gommeux, journaliste ou boursier ;
Chasser la grosse bête ou taquiner la carpe ;
Avoir été la duper et devenir l’escarpe ;
Blasphémer l’idéal ou peu s’en soucier ;
Prendre pour points d’appui l’égoïsme et l’envie ;
C’est la vie

Naître pour le labeur continuel et vain ;
Imiter en plus grand la fourmi qui s'agite
Mais dont un coup de pied peut renverser le gite ;
Jouer un rôle bouffe et le croire divin ;
Par le corps, vil esclave, avoir l’âme asservie ;
C’est la vie.

L’homme n’est qu’un fantoche, un jouet, un pantin,
Du grand foyer vital il n’est que l’étincelle.
Et ses gestes heurtés sont mus par la ficelle
Que manoeuvre au hasard un aveugle destin ;
Jamais rien n’est changé dans cette comédie ;
C’est la vie.

V. Barrucand.



La Vie moderne, dimanche 29 avril 1888

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