Puycerrampion (1911)

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Puycerrampion, dit Le Proscrit, dit le Rouge des Rouges, dit l'Ami du Pauvre, dit le Pur, sentait la dignité qui s'attachait à sa personne et s'appliquait à marcher dans la vie en regardant tout droit, comme lorsqu'il traversait la place devant les clients de la véranda. Oui, la République lui faisait une pension ; mais il s'acquittait par la fermeté de ses principes et la dignité de ses moeurs.
Ce jour de septembre, ayant fait un peu de sieste parce qu'il avait mangé l'aïoli, il se réveilla vers quatre heures, but un verre d'eau pour éteindre l'ail, avala deux bouchées de formage pour faire passer le goût de l'eau ; puis il se coiffa de son feutre roux, alluma sa longue pipe, et se mit en route pour le Café Chinois.
Puycerrampion habitait au bout du village, dans une ruelle du Vieux-Syssaud. "Entre ma porte et celle du Café Chinois, disait-il j'ai le temps de réfléchir." Le trajet durait en effet six bonnes minutes.




Andrée et Jean Viollis Puycerrampion. - Paris, Arthème Fayard, 1911 "Modern-Bibliothèque. Les Inédits".


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