Maffeo Charles Poinsot

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En attendant que l'Alamblog vous fournisse sa date de décès (recherche en cours), voici toujours la bobine de Mafféo Charles Poinsot, polygraphe à ressort dont la proliférante activité et la personnalité n'ont laissé que des souvenirs mitigés (M.-P. Boyé, Portraits et Rencontres..., 1974). Paul Reboux qui signe son panégyrique semble lui-même un tantinet embarassé par l'exercice ; il n'insiste en tout cas pas sur la qualité de sa prose...
Il faut toutefois noter que Poinsot fait partie de ces activistes qui, tout au long du XXe siècle, tentèrent d'imposer une caisse d'allocations aux écrivains nécessiteux. A force d'usure, ils y parvinrent, sur la fin de la centaine d'années.

M. C. Poinsot
Un coeur généreux ! Trop souvent, les hommes de lettres, desséchés, cessent d'être des hommes. M. C. Poinsot, lui, est riche d'enthousiasmes, d'esprit de sacrifice, d'initiatives généreuses. C'est là son trésor. Par malheur, sur ce trésor-là, comme, sur les autres, le fisc exerce sa pression.
Le dévouement aux confrères prend du temps. Ce temps, il pourrait être employé à des tâches plus rémunératrices. Mais peu importe au percepteur. Il perçoit, sans amoindrir ses exigeantes. Si bien que la richesse d'âme se trouve être taxée sur le « manque ,à gagner « qu'elle comporte.
M. C. Poinsot ne s'en soucie pas. Il regarde devant lui. Il ne se préoccupe que des services qu'il peut rendre. Le succès obtenu par la Société des Poètes français dont il fut un des fondateurs et qui, vieille d'un quart de siècle, fait partie de nos grandes associations littéraires, ce succès-là l'encourage. Il médite de nouvelles créations. Il les réalisera. C'est un persévérant. Et c'est un passionné. Quand ces deux dispositions contradictoires se réunissent en une même âme, les chances de réussir sont nombreuses.
Journaliste au Pays, avec Gaston Vidal, et dans nombre d'autres quotidiens. M. C. Poinsot, seul ou en collaboration avec Normandy, a écrit plus de trente volumes : Les minutes profondes, des poèmes émus ; Vieux quartier latin, évocation pittoresque ; Les Ivresses désespérées, un roman qui va paraître et où il traitera cet angoissant problème : Un médecin a-t-il le droit, d'accord avec le malade, d'abréger une agonie ; et j'oublie La joie des yeux ; et je voudrais mentionner encore toutes les œuvres par lesquelles M. C. Poinsot atteste qu'il est un artiste de classe, un styliste attentif et un écrivain qui pense.
Paul Reboux.



Paris-Soir, 9 octobre 1924.


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