Fées d'Arles ou d'ailleurs

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En plein cagnard, rien de plus rafraîchissant que les proses poétiques de Christian Hibon. Elles sont habitées par les fées, et parlent d'âge, d'initiation, de ramures et de raccordement aux mondes. Il y a d'abord Dix Trophées, ce "journal d'un guetteur" qui avait paru une première fois chez Le Verbe et l'Empreinte avec des encres de Marc Pessin, puis, Avant toute chose, bien malicieusement, d'autres proses poétiques qui semblent un message par-delà le temps. Dans l'ensemble l'ambiance est parfois un peu préraphaélite, pleine d"héroïsme et de fatalité et se noue dans une langue qui ne mystifie pas, ne poétise pas, ne surréalise pas : ouverte à tous ceux qui veulent bien lire et laisser images et sens se forger.

Avant toute chose, tu fermeras le monde pour y voir plus clair. Aucun nuage ne te traversera, aucun océan n'égalera tes larmes, aucune guerre n'aura ta colère. L'arbre réclamera ton ombre, et la montagne, le relief de ta parole. Le dilxe sera moins aiguisé que ta langue et le feu honorera tes mots. Tu es la seule tribu. Une tribu seule.


La note biographique proposée par l'éditeur donnerait le la : "Depuis soixante-cinq ans que le monde existe, Christian Hibon est toujours assis dans le salon du doute et de l'ennui. Le rire est son vin préféré. Les Arlésiens aperçoivent régulièrement sa silhouette d'ange déçu au détour des ruelles de la vieille ville." Sur quoi y veille-t-il donc ?



Christian Hibon Dix, les trophées, suivi de Avant toute chose. - Nérac, Pierre Mainard, 47 pages, 10 €

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