Trois roses dans un verre d'eau, chacune de son côté ; un bouton s'ouvre sur un bord, sa première couche de pétale accueillante se détache du reste du corps qui s'entrouve à peine encore, serré sur une minuscrule ouverture qui plonge parmi les étamines jaunes mêlées aux pétales intimes encore froissés ; une rose ensuite au milieu, fortement ronde et comme gonflée déjà de pétales fripés et blancs dont le bord haut dépasse et force l'orifice, pressés peut-être d'y aller ou d'en finir - qui sait ce que sont les roses ? Aspirés donc du dehors et gonflant la masse de la fleur ; enfin un bouton isolé qui penche, tout neuf et pourtant taché de formes brunes sur sa robe, dit-on, tandis qu'il bout l'eau du verre où plonge sa tige sans épine qui se mêle aux deux autres.
Joël Roussiez Roses. - Rumeur libre, 47 pages, 13 €
1 De Jlg -
Un haïku de l’école Lyonnaise ?
J’envie une telle aptitude à la contemplation.
Le bonheur est dans le pré ?
Vocation de l’immédiateté.