Douillette à la lapone

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Cet automne, il n'est pas nécessaire d'être une "victime de la mode" pour avoir grande envie de se jeter sur le Vestiaire de la littérature de Martine Boyer-Weinmann et Denis Reynaud. Ces deux universitaires y ont établi une anthologie de textes littéraires et de références culturelles (cinématographiques en particulier) en composant "Cent petites confections" qui, du mouchoir de poche à l'ourlet en passant par l'habit et la douillette à la lapone, et non la doudoune évidemment, cousue par la citoyenne Teillard en octobre 1793 (J''ournal de Paris’') font le tour de nos garde-robes :

DOUILLETTE A LA LAPONE. Très jolies et bien ouatée ; elle est aussi bonne pour les voyages et les malades ; elle est bien commode; sa tournure est si agréable, que l'on peut sortir avec, et aller en société sans la quitter. Les personnes qui fourniront leur doubluer déduiront 40 l. par robe, n'importe l'étoffe.


Non loin de là, traîne la robe de chambre de Diderot, sachant qu'elle eût pu être de Sherlock, ainsi que des "short stories" (hommes et femmes c'est selon) et mille autres récits et aventures, tandis que s'infiltrent par tous les espaces des tissus aux noms aussi oubliés que le "gragrame" (mais oui) ou le "zirzakas" ou la robe de chambre rouge à pois blancs d'Albert Cohen qui la revêtait pour accueillir les journalistes...
Organisée autour de ces Cent Petites Confections, l'anthologie y opère toutes les analogies et exprime toutes les spécialités vestimentaires, depuis la comparaison entre la construction d'un oeuvre et celle d'un fond de pantalon jusqu'à des perspectives plus slipesques, voire carrément stringueuses. C'est que la littérature d'aujourd'hui est trop fière d'enlever le bas. ET ça laisse des traces, dans les anthologies s'entend.
Chaussettes, bonnets de nuit, pantoufles, alpaga, pull, blouson, guêtres, bandes molletières, manteau, huit-reflets, toute la panoplie y passe et les plus grands auteurs, les plus variés en tout cas vous attendent avec des anecdotes, des informations historiques, des précisions qui font de cette armoire bien achalandée un passe-temps passionnant (1).


Martin Boyer-Weinmann et Denis Reynaud Vestiaire de la littérature. Cent petites confections. - Seyssel, Champ Vallon, 368 pages, 24 €

(1) A inscrire sur la liste des idées de cadeau de Noël, foi d’imprévoyant.

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