La Mauvaise Boîte

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Bien avant The Wrong Trousers, ce fameux brillant divertissement de Wallace et Gromit, il y eut, signé Stevenson, The Wrong Box, un roman de juin 1889 laissé pour compte du génie de la fiction, sans doute parce qu’il l’avait cosigné avec son jeune beau-fils, Lloyd Osbourne.
Laissé pour compte, c’est peut-être trop vite dit car ce roman sympathique et vif, sans prétention mais doté de malices et d’une pimpante faconde, a été traduit en français sous un nombre considérable de titre : Le Mort vivant (Teodor de Wyzewa, 1905), L’hercule et le tonneau (Pierre Syriel, 1961), Un mort en pleine forme (Geneviève Méker, 1068), Un mort encombrant (Pierre Leyris, 1980), Le Grand bluff (Patricke Hersant, 2005). Il s’intitulera peut-être un jour La Mauvaise Caisse, ce qui ne serait pas éloigné du sujet non plus comme semblait le penser ses auteurs.
Prenant le boulevardier prétexte d’une tontine (caisse commune constituée d’une somme d’argent bloquée qui sera remise aux ayant-droits du dernier vivant des contributeurs initiaux, pour faire simple) l’auteur de L’Île au trésor et son complice inventent une abracadabrante histoire mettant en scène dans les affres d’un rire permanent un marbre antique, plusieurs trains dont deux se percutent en un grave accident, des coches, un yacht, toute une batterie de cousins, un ou deux avoués, une gare londonienne, un oncle insupportablement verbeux, un autre à l’article, et — nous sommes bien obligés de l’admettre malgré les réticences de l’éditeur qui n’en dit mot sur la quatrième de couverture de son édition illustrée — pas mal d’alcool. Et quand on dit pas mal, c’est beaucoup pas mal. A tel point qu’on perd de vue le piano et le cadavre qu’il contenait.
Comment ça "quel piano ? » ?
Je n’avais pas parlé du piano ?
Eh bien, il y a aussi un piano, fourré au cadavre qui plus est, et c’est d’ailleurs tout le problème.
Notamment pour l'un des cousins dont la maison de commerce de cuirs ne fructifie pas beaucoup, et ça, ça le mine.



Robert Louis Stevenson et Lloyd Osbourne La Mort vous va si bien (The Wrong Box), traduction de Teodor de Wyzewa, — Bordeaux, L’Eveilleur, 246 pages, 18 €

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