Gemma veille Thomas

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Curieuse histoire que celle de Gemma Salem, devenue viennoise pour être proche de Thomas Bernhard. Elle fait partie de ces grandes amoureuses qui ne délaissent jamais ce qu'elles ont au coeur. Dans le cas de Gemma : Thomas Bernhard, qu'elle visite chaque semaine au cimetière de Vienne.
Son nouveau livre - ce ne sera pas le dernier, vous verrez -, publié dans la collection "La rencontre" (dirigée par Anne Bourguignon) fait le point sur son existence, ses affections, sa carrière littéraire (hauts et bas), sa famille, sa vie de femme et ses dilections littéraires parmi lesquelles Robert Walser - dont n'a jamais parlé Thomas Bernhard, curieusement.
Ce court récit est un compte-rendu un peu désabusé, empreint d'une sérénité particulière - si tant est qu'une créatrice puisse atteindre la sérénité -, un état des lieux délicat établi à l'orée de la vieillesse, d'autant plus touchant qu'il s'inscrit dans registre délicat, et qu'il paraît aussi sincère, jusqu'à une discrète autodérision, qu'il est sobre, presque dépouillé.

Elle est devenue fataliste parce qu'elle a vécu trop longtemps en croyant à ses rêves mais elle reste optimiste, et tout aussi juvénile, disons, quand il s'agit de la mort.
Là, tout se mettra en place, tout deviendra juste, les gens aussi. On fera enfin attention à elle, on lira ses livres, on jouera ses pièces, on dira quelle amie loyale, quelle mère aimante elle a été, et on rira enfin en évoquant ses méchancetés, sa mauvaise foi, ses colères.

Apparemment, Gemma Salem n'a toujours pas investi dans une concession perpétuelle à côté de la tombe de Thomas B.



Gemma Salem Où sont ceux que ton coeur aime. - Paris, Arléa, 90 pages, 16 €

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