Lampin lampiste

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Lorsque Topor étudie le bouc-émissaire, il ne peut s’empêcher de verser dans la scatologie, et il jubile !
En dessinant les vignettes de ''La Vérité sur Max Lampin’’ sur un carnet dédié, il était allé recopier la prose qui s’édite sur les murs des toilette et donne en conséquence à lire une large variétés d’ignominies sur le compte de Lampin, victime désignée de la vindicte sournoise des célèbres vengeurs masqués françoués.
Topor a affligé de cette haine diffuse et absconse un personnage-tronc (de type employé de banque à cravate), incarnation du lampiste, qu’il a complaisamment et littéralement couvert de merdes, de pets, de sanies diverses et d’invectives variées. « Max Lampin est bien petit par rapport à ma haine. C’est un sale type, d’accord, mais pas exceptionnel. D’ailleurs, cela ne changerait rien s’il était un petit saint. Alors pourquoi m’en prendre à lui avec une telle violence, une telle hargne ? Je vais vous le dire. Lorsque, comme moi, on est vieux, pauvre, malade, humilié, bafoué, on n’a plus l’orgueil de ses ennemis. Le premier venu suffit. Il permet de soulager sa bile, c’est le principal. Quand celui-là aura servi, on en prendra un autre. L’important, c’est de ne pas crever de rage. » C’est en quelque sorte le folkore obscène mis en crobards et sur le papier, la provocation et la violence gratuites, le parfait exercice de style dans le domaine de l’interpellation de chiotte - et non du pamphlet comme le pense le préfacier du volume. La première édition datait de 1968 et avait paru chez Pauvert, une réédition avait paru aux Cahiers Dessinés en 2005.
Pour coprophiles toporobsédés.


Roland Topor La Vérité sur Max Lampin. Préface de Pacôme Thiellement — Paris, Wombat, 93 pages, 7 €


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