A la mémoire de Michel Ragon (1924-2020), un poème de Robert Giraud.
Si
Si tristement fidèles
les armes de l’enfance
déterrées chaque soir
sur le sentier de guerre
Si péniblement lent
le perroquet saison
ses couleurs et ses cacahuètes
sur le bâton du temps.
Si chaque fois semblables
les bijoux d’opéras
aux épaules de nuit
Si gentiment jaunis
le serin dans sa cage
la bougie sans emploi
l’essence de lavande
Si tout cela pour rien
Les arbres grandiront
autour des cathédrales
et nos têtes seront
la terre pour leurs racines.
Robert Giraud
La Coquille, n° 2, novembre 1947.
Un entretien de Michel Ragon avec Le Matricule des anges
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