L'Alamblog

Au cours d’une conversation téléphonique, Dominique Poncet nous apprend la disparition en janvier dernier de la femme de lettres et de théâtre Marie Fréring.
Elle était née le 8 mai 1960, en Alsace, sa région. Les Derniers Nouvelles d’Alsace du 17 janvier 2020 nous confirment la mauvaise nouvelle... et nous n’en saurons pas plus, la grande toile restant tout à coup coite quand elle peut par ailleurs se montrer si volubile.
A défaut d’avoir rencontré Marie Fréring, nous l’avions lue sur notre île, et dans ses oeuvres, et dans ses traductions, du géorgien notamment, et dans ‘'La Main de Singe’’, grande revue que tout le monde connaît.
On a dit de Marie Fréring, John Berger il semble, au moment de la parution de L’Ombre des montagnes, qu’elle était le "Brueghel de Sarajevo », ville où elle a vécu plusieurs années. Ce devrait être un incitatif assez puissant pour pousser à la lecture de ses livres denses et beaux, pleins d’une énergie farouche et d’une langue peu commune, portée et portant.
C’est pour ces qualités que Marie Fréring avait reçu en 2018 le Prix Boccace pour son recueil de nouvelles ''L’Heure du poltron’’. Désormais Il est bien temps, et grand temps, de lire ses livres, pour se rendre compte de la perte que l’on fait. Marie Fréring était une femme de lettres discrète mais originale. Nous n’avons sur notre île aucun doute sur le fait qu’elle trouvera à l’avenir de nouveaux lecteurs. Ils et elles seront bien inspirées.


Bibliographie de Marie Fréring
Désirée — Quidam, 2008
L’Ombre des montagnes — Quidam, 2009
Le petit peuple des airs, avec des gravures d'Elsa Frering — Jean-Pierre Huguet, 2012
Lumière Noire — Kyklos, 2013
Les Souliers rouges — Lunatique, 2017
‘’L'Heure du poltron'' — Lunatique, 2017

Traductions
Besik Khraranaouli ''Le livre d’Amba Besarion’'. Traduction à quatre mains du géorgien avec Omar Tourmanaouli — Quidam, 2009
Shorena Schöne Ce jour auquel je souris. Une voie personnelle d’autoréalisation. — Éoliennes, 2016.