Coco pas content

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Coco pas content, et pour caucause : Le Perroquet qui m’aimait, et son « histoire vraie » narrée par sa propriétaire même a paru en librairie le 13 mars dernier quarante-huit heures avant le grand bouclage.
Ca n’est pas la privation de liberté qui blesse le bât (l’oiseau a l’habitude), plutôt la fermeture des lieux d’étal et de vente qui renvoie ce récit d’un apprivoisement mutuel aux limbes pour un temps indéfini, et ce malgré sa jolie couverture colorée.
Il faut dire que l’animal est une belle bête. C’est un perroquet polychrome d’Amérique du Sud, il s’appelle Tiko et ne manque pas de caractère. En fait, l’animal est ombrageux et dispose d’une arme redoutable, son bec. On est loin de l’indolent et doux caméléon de Miomandre... Tiko peut même se montrer parfois tyrannique, en particulier lorsqu’il a décidé que sa nouvelle maîtresse, Joanna Burger est éthologiste et professeure de biologie à l’université Rutgers (New Jersey), est sa compagne. Il lui construit des nids dans la maison, et fait régner son ordre dans toute la maison, se montrant en particulier très jaloux du compagnon de l’auteure — malgré leur goût partagé pour le chocolat. Quelques scènes drôles, vous pouvez l’imaginer.

En réponse, il a déambulé vers ma valise ouverte sur le lit, est entré à l’intérieure t s’est plongé au milieu de mes vêtements.
« Chéri, tu ne peux pas venir. Tu dois rester ici. » Il s’est mis à fredonner doucement en me lançant un regarde de séducteur.
« Allez viens, sors des là, mon coeur, je dois terminer ma valise. »
il a repris son chant, s’est ébouriffé les plumes et s’est confortablement assis à l’intérieur.

De Bali au Dorset Joanna Burger profite de son récit pour nous raconter sa vie professionnelle et certaines de ses observations sur les sternes et autres oiseaux du monde. Occasion de raconter les difficultés qu’éprouve la gent animale à proximité de la gent humaine et de ses activités tonitruantes.
Pour autant, apporter la nature chez soi, quand bien même c’est une source majeure d’information scientifique — Tiko apprend beaucoup à Joanna — reste une option délicate. On imagine d'ailleurs ce que donnerait un confinement avec un tel oiseau... Autant vous le dire, il vaut mieux laisser ça aux éthologistes qui ne craignent pas les coups de bec, quitte, pour exercer leurs observations, à se trouver lardés de cicatrices laissées par l’oiseau.
La science a ses martyres.




Joanna Burger Le Perroquet qui m’aimait, une histoire vraie. Traduit de l’américain par Lise Vermont.— Paris, Plein Jour, 356 pages, 18 €

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