Ils tricotent des quilles

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Finalement, il semble bien que les portes de l'Helvezia ne soient pas closes. Pas encore. Ou bien Arno Camenisch nous en parle-t-il au moment qui a précédé sa fermeture, et par le truchement de deux enfants.
Cette fois, on aborde le village depuis l’extérieur du café. C’est donc l'autre face de la même pièce tonitruante, bavarde et drôle qui se joue, non plus entre les gens mûrs du village, mais chez un duo de jeune frères, les neveux de la Tata de l'Helvezia, brise-fer et touche-à-tout espiègles qui tournent toute la sainte journée dans le village. Et en particulier où ils ne devraient pas. Ici, les lecteurs d’Ustrinkata, le premier volume traduit de Camenisch doivent se douter de la faconde des deux diablotins qu’on accueille le plus souvent d’un ''Caissvouvoulé ?’’. Les hurlements de rire sont garantis tout au long de la lecture.

Quand on joue avec le Philipp, on se chamaille. Si on se chamaille et que le Fatre voit ça, il va nous rôtir nos lappis.

Et ils y tiennent à leurs lapins ! Mais le Philipp aussi, il habite à Coire et il les traite de crétins dezalpes, ça leur plaît pas.
Particulièrement vivant, et même rébondissant, le texte évocateur de Camenisch attend lui encore d’être mis en scène lorsque les frères cabossent la fourgonette du facteur, manquent de passer sous une voiture avec leur caisse à roulettes, ou lorsqu’ils admirent, impressionnés, la grande ''sciaruban’’ qui mange les doigts des imprudents. Et puis il y a, et c’est pas rien non plus, les vieux du village, ceux qu’ils aident à taper sur les dents des râteaux et les autres. Et puis tout ce qu’on ne peut pas raconter pour ne pas mettre à nu les ressorts de ce petit livre terriblement amusant.

Mais ça c’était quand même droit barjau.

Nouvel épisode de la grande histoire de l’enfance en liberté, ''Derrière la gare’’, admirablement traduit par Camille Luscher, raconte au fond comment deux morpions s’obstinent à tout tester de la vie, malgré les torgnioles du Fatre (père) qui rentre parfois tout rouge et bien bavard à la casa. Tout cela est « sans sutsu ».
Ce qui peut se conclure, ô alamblogonaute, de cette efficace formule qui est la leur : ‘'tacalire’’.
En tout cas, si tu n'es pas content, ''directoli’’.



Arno Camenisch Derrière la gare Traduit de l'allemand (Suisse) par Camille Luscher. - Quidam, 100 pages, 12 €



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