Les incipits du siècle dernier (33)

Photo Draco Semlich copyright 2020 imAK117.jpg




Au commencement il y avait la forêt. C’était l’oeuvre de Dieu et l’homme n’en connaissait pas les limites. Elle n’était pas nouvelle. Elle était vénérable ; aussi vieille que les collines qu’elle recouvrait. Les premiers hommes qui y étaient entrés avaient acquis la conviction qu’elle existait depuis que la terre était devenue habitable. Elle cachait des rivières et de lointaines montagnes : des oiseaux, des bêtes sauvages et de mystérieux villages habités par les Peaux-Rouges. Les arbres étaient imposants, larges, innombrables ; colonnes soutenant le toit du ciel. Ils protégeaient sous leurs ombrages de vastes espaces. Il y avait de vertes clairières où le daim paissait tranquillement en coulant vers le buffle un regard timide ; les pistes dataient d’avant l’apparition des hommes. Il y avait des vallonnements où rôdaient des nuages et qu’aucun être humain n’avait jamais explorés ; des cavernes où les loups prenaient compagne ; des escarpement que la panthère hantait de ses feulements.




Hervey Allen ''Le Fort et la forêt’'. adapté de l’anglais par J. E. Jaermann-Landry. — Lausanne, Marguerat, 1947.


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