Celou Arasco et le marché aux puces

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« Le marché aux puces de chez nous se tient le Dimanche, comme un campement de nomades, le long du mur de la prison. Martha s’installait au bout de la grande allée bordée d’acacias. Elle m’emmenait sans nulle gêne car, en vérité, son commerce n’était qu’un prétexte. Simplement, lui importante l’amusement que procure toujours le spectacles des chalands. Sur notre descente de lit, il n’y avait que de vieux ustenseiles, réfdoéms de longue date, quelques souliers crevés de fatigue, des chiffons moirés de moisissures, un bric-à-brac sans aucune chance, mais un peu en retrait, sur une caisse recouverte d’un velours rouge, bien en évidence, la collection de revues au papier glacé. Nous nous mettions à l’abri des derrière une couverture tendue entre le dernier acacia et la sonnette de la prion. Par les trous de mites, nous regardions. Les gens passaient, au ralenti, le pied déjà levé pour le prochain pas et s’arrêtaient tout à coup, accrochés par l’image de la jolie femme qui leur souriait en présentatn sa poitrine sur son avant-bras. « C’était toujours le même manège. » Les hommes avides tournaient autour des casseroles, tripotaient les veilleries et s’enquéraient du prix de la revue cochonne « — Hélas ! mon pauvre ami, si elles étaient à vendre, il y a longtemps qu’elles seraient parties ! »

Celou Arasco La Côte des malfaisants. — Paris, Julliard, 1948.


Illustration du billet : photographie de Jean Lebrau : Arasco à Pau.


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