Incontournable Ioànnou

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A lire cet été si vous souhaitez vous réjouir l'oeil et l'esprit : Le Seul héritage de Yòrgos Ioànnou, soit une suite de son célèbre Sarcophage, précédemment reparu au Miel des Anges.
Nul besoin de faire du chichi, la phrase d'Ioànnou s'impose, de même que ses coqs, paons et chiens, et que ses familiers, ses résistants et ses fascistes tortionnaires, et la noria des bombardiers incessants. Rien de la Grèce ne nous est épargné. Ce grand écrivain du siècle dernier était Grec, et il était homosexuel, solitaire, désemparé et mélancolique, mais ce que l'on peut nommer ses fragments sur l'abîme, sur l'autrefois perdu et les brumes naissantes de l'âge résonnent profondément parce qu'il avait le donc de lester chacune des pages apparemment ténues, au fil de la plume, chroniques de la vie presque anodines, qu'il rédigeait d'un poids métaphysique, ou simplement humain, considérable.

Et le voilà qui, pour se retenir d'exploser, tordait, pliait en deux les fourchettes et les cuillères sur la table dressée pour la fête. A tel point qu'on ne saurait bientôt plus avec quoi manger. Je me souviens encore de ces couverts mal détordus qui lorsque je les portais à ma bouche, allaient se planter dans mon nez ou mon oreille.


Il n'est pas impossible que l'on vous serve à nouveau un peu de Yòrgos Ioànnou d'ici l'automne.


Yòrgos Ioànnou Le Seul héritage, nouvelles traduites du grec par Hélène Zervas & Michel Volkovitch. - Sèvres, Le Miel des anges, 156 pages, 12 €

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