Bonjean 1924

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F.-J. Bonjean

Quand, en 1921, parut cette Histoire de Douze Heures qui établit la réputation littéraire de F.-J. Bonjean, Romain Rolland, qui tint à honneur de la préfacer, dit que cette « œuvre d'un caractère exceptionnel,, née de la guerre, nourrie de sa douleur, brûlée de ses passions, portée d'un bout à l'autre par son rythme forcené. formait un des grands livres inspirés par la guerre (sans compter les chefs-d'œuvre de Barbusse et de Latzko) où se répercute avec de profonds échos le cataclysme de l'âme européenne ».
J'ai écrit : « ... établit la réputation littéraire de F.- J. Bonjean. » J'aurais dû ajouter: « auprès du public », car l'écrivain avait, aux côtés de deux chers disparus, des poètes Charles Calais et Louis Géry, et avec le concours d'un autre ami, Victor Rocca, fondé, un peu avant la guerre, Les Cahiers des Poètes, où ses œuvres et celles de ses camarades n'étaient point passées tout à fait inaperçues. Francis Carco, Jean Pellerin, P.- J. Toulet, René Bizet, Pierre Mac orlan, Léon Vérane, Robert de La Vayssière avaient tenu, dans un. premier numéro consacré aux indépendants et aux fantaisistes, à apporter leurs précieux concours d'écrivains déjà consacrés à Paris à ces cahiers qui paraissaient à Nice.
Depuis la guerre,- F.- J. Bonjean a voulu compléter sa vision du monde en le parcourant. D'un séjour de cinq ans au Caire, il vient de rapporter, en collaboration avec un lettré égyptien, M. Ahmed Deif, le premier tome d'une série, Mansour, que suivra d'ici peu : Mansour à El Adtar. Avec M. Marcel Genévrier, il a une pièce en trois actes : Le Parent Pauvre.
Ce n'est pas uniquement le monde extérieur, le monde des paysages qui, selon. Maurice Barrée, devait façonner et modeler les âmes, qui intéresse F.-J. Bonjean. Ses œuvres reflètent le colloque passionné des sentiments et des pensées devant l'énigme de la vie et c'est plutôt l'essentiel des drames qui se jouent en chacun de nous qu'il cherche à dégager et à rendre sensible à tous ^es yeux. Par là il se rattache à la grande lignée des littérateurs qui ne se contentent pas que de littérature.

Gabriel Reuillard.



Paris-Journal, 31 décembre 1924.

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