Monsieur Jadis est de retour

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Très jolie couverture pour Monsieur Jadis, délicieux classique de dont on met au défi tout lectrice/lecteur de la première page de ne pas dévorer le roman jusqu’à son terme. Essayez donc, faites les mariolles, vous allez voir.
On y retrouve Albert Vidalie, Nimier, Morand et Léon Bailly, plus quelques autres personnages de la jeunesse de l’auteur, ainsi qu’une mémorable reconstitution de la bataille d’Austerlitz en bistroquet. Ca paye.
Au souvenir de nos bohèmes, voilà ce que nous raconte Blondin en se remémorant le jeune Jadis qu’il fut.

Longtemps j’ai cru que je m’appelais Blondin, mon nom véritables est Jadis. C’est celui que je viens de donner au brigadier penché sur la main courante de ce commissariat dont je ne soupçonnais pas l’existence. Il occupe un long rez-de-chaussée aux vitres dépolies, pareilles à celles d’une succursale de banque, une banque de dépôt naturellement, encombrée de guichetiers patibulaires et de gardiens casqués sur les fesses, à tout hasard. On a dû l’inaugurer pour les besoins de la cause entre les Événements d’Algérie et les Événements de Mai. Que d’événements depuis la dernière fois où je me suis retrouvé dans la cage grillagée. Ici, où l’on enferme « jeune » dirait un dépliant publicitaire, le changement de propriétaire s’est fait sentir ; le crésyl historique a chassé les remugles traditionnels d’urine et de picrate. J’ai brusquement été sensible à cette évidence que de nombreux cars de police étaient désormais gris, comme nos cheveux. Il me revient que nous avons un peu vieilli ensemble.




Antoine Blondin Monsieur Jadis ou l’école du soir. Préface de Christian Authier. — Paris, La Table ronde, « La Petite Vermillon », 271 pages, 7,30 € En librairie le 15 octobre.



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