XIII
Un, deux...... Soldat de l'ordre en casque et jugulaire,
un pas en avant, un pas en arrière,
elle danse au pas révolutionnaire.
Dans la ville aux longs trottoirs
le feu brusque des carabines
cingle un peuple noir
que la peur lamine.
Ventouse aux murs. tout est fermé.
Ventouse aux portes. Ventouse aux boutiques,
des dos, des seins, des ongles cassés.
On n'entre pas dans le pavé,
dans le bitume, dans la brique.
Pas d'abri.
Feu d'enfilade.
Les balles touchent ou pétaradent
Sur les façades/
Toujours la rue, et sans merci,
la rue où le ventre se colle
la droite rue, où le sang gras
que la macadam ne boit pas
dégouline dans les rigoles...
Ce soir pour clôturer le bal
la mort jettera dans le noir canal
le corps de Rosa près du corps de Karl
Paul Vaillant-Couturier XIII Danses macabres. Quatorze dessins de Jean d'Espouy. — Paris, Editions Clarté, 1920.
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