Un autre sadien

Lely1936.jpg


Gilbert Lély est, avec Maurice Heine, l'autre sadien du siècle dernier. Il ppartenait à la génération suivante. Il avait, par ailleurs une poésie majuscule. Jean-Louis Gabin a fait paraître au Mercure de France ses Poésies complètes en trois volumes entre 1990 et 2000.
On y trouve des perles, comme ces deux poèmes de 1936 issus de Je ne veux pas qu'on tue cette femme (frontispice de Max Ernst, Editions surréalistes). Ce recueil à la couverture soufrée est resté célèbre. Il le place assez haut dans la constellation des poètes du siècle dernier. Un auteur à lire ou à redécouvrir, quand on en aura fini avec les sempiternels et les inévitables.

Une jeune fille douce, muette, persécutée. Sur sa tête une souris vivante mais immobile. Nous longions des rues et des rues. Les horribles richesses du passé tombaient brusquement ne pourriture. Des femmes d'une beauté incroyable agonisaient. La jeune fille me regardait en feignant l'épouvante. Ses seins luisaient entre ses haillons. Mais quelqu'un annonça ma mort près d'une ferme au nom ignoble. O visage à faire naître un grand amour pendant la dernière minute de Pompéï.
(...)
J'attendais mon père devant la porte d'une grande administration. IL était mort. Je le vies sortir lentement. Je m'avançai vers lui avec émotion, mais il ne parut pas tenir compte de ma présence. Je détournai la tête pour pleurer. Mille petites caniches blancs dansaient sur le trottoir.





Gilbert Lély. Poésies complètes. Texte établi et annoté par Jean-Louis Gabin. - P., Mercure de France, 1990-2000, 3 vol..


Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Ajouter un rétrolien

URL de rétrolien : http://www.alamblog.com/index.php?trackback/4616

Haut de page