Toujours dans le cadre du centenaire de la naissance de Gabrielle WIttkop, et pour souligner la parution d'un dossier du Matricule des Anges (novembre 2020) consacré à ladite "gothique reporter" (1), ce document consacré à l'histoire du théâtre du Grand Guignol, l'un des premiers.
Il devançait un peu le fameux opus renouvelant l'histoire de ce folâtre genre dramatique rédigé à plusieurs mains sous la direction de François Rivière & de Gabrielle Wittkop pour Henry Veyrier en 1979.
De quoi se souvenir de la célèbre Maxa, dont disait l'auteur dramatique René Wisner (1872-1970) :
« Cette actrice a reçu tant de coups de couteaux, a été fouillée par tant de tranchets, découpée par tant de scalpels et de bistouris que la voir encore en vie paraît un miracle. Elle a connu la douleur infligée par un casse-tête ou un nerf de bœuf, a subi la morsure du serpent et de la vipère, a été souvent empoisonnée par l’aconit et l’arsenic. Il n’est pas un coin de son corps qui n’ait frémi sous le paroxysme d’une souffrance. Elle joue ses rôles comme elle porterait une croix, et la torture est pour elle une vieille habitude. Une table d’opération n’est, à ses yeux, qu’un joujou, et la guillotine qu’un divertissement, d’où l’on revient, en ayant encore, cependant, dans le regard, le reflet du petit panier accueillant.
Nul doute qu'elle devait avoir la dilection de la cruelle Gabrielle...
Camillo Antona-Traversi (1857-1934) L'Histoire du Grand Guignol, théâtre de l'épouvante et du rire . - Paris, Librairie Théâtrale, 1933. (Merci Gallica.)
(1) Avec la collaboration d'Elizabeth Durot-Boucé, spécialiste du roman gothique et d'Horace Walpole en particulier, de François Rivière, biographe d'Agatha Christie, Frédéric Dard, etc. et de Lucie Baratte, l'auteur du conte noir Le Chien noir, très remarqué cette année.