Revival naturaliste

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Nouvelle marque dans la réédition de classiques français de la fin du XIXe siècle : les Editions du 26 octobre dont la marque garde tout son mystère, se sont placées tout d’abord sous les auspices du naturalisme avec Alexis et Adam. On se plaît donc à imaginer que cette date a un rapport avec ce courant, mais l’on trouverait piquant qu’elle célèbre tout aussi bien l’anniversaire d’Edouard Bourdet ou de Marcel Sauvage, d'Edouard Droz, de Georges Leygues et même de François Mitterand, mais plus certainement encore celle de Guillaume Roquille, le poète ferblantier de Rive-de-Gier, l’auteur du ''Carnaval des Gueux’'. Mais là n’est pas la question...
Trois titres ont paru qui tous permettent de lire en papier moderne ce qui est numérisé ubi et orbi, et parfois en plusieurs exemplaires, mais reste sous cette forme dématérialisée d’une lecture assez désagréable — et peu profitable — sur écran. D’autant que les éditions numérisées ne sont pas toujours des modèles de grâce typographique (1). N’étaient le prix un poil élevé des deux premiers titres de la maison et la correction des coquilles qui n’est pas encore optimale (le métier se perd, s’il n’est perdu), l’effort est très louable puisque les éditeurs de textes classiques n’ont pas tamisé encore à cette finesse de grain de la matière littéraire conséquente de cette époque bénie de la littérature : deux recueils de nouvelles d’une excellente qualité mais d’une célébrité relative depuis leur parution, l’un qui explore la vie quotidienne et ses drames côté urbain, l’autre face rurale — deux passages obligés des littérateurs ambitieux d’alors —, et puis un roman d’aventure pour commencer.
Le plus récent opus s'intitule Les Mercenaires'’ et il est signé de l’oncle de Marcel Schwob, Léon Cahun. On y suivait en 1878 les aventures du Gaulois Gaucher le Fort. Par Toutatis, seize ans après sa publication, Salammbô'' (1862) faisait toujours un effet... éléphant. L’antiquité n’avait alors pas fini de fournir à l’édition parisienne du manuscrit riche d’avanies, de rebondissements et de capilotades poivrées. Là, Il faut louer aussi Hannibal et Léon Cahun.
Les titres annoncés sont tout aussi alléchants. Ils laissent espérer quelques plaisirs de lecture. On veille donc comme les soldats d’Hannibal assis en pleine neige sur leur éléphant au sommet du col.

Et ça caille.



Paul Alexis Le Collage. — S. l., Editions du 26 octobre, 83 pages, 17 € Paul Adam La Glèbe. — S. l., Editions du 26 octobre 62 pages, 15 € Léon Cahun Les Mercenaires. — S. l., Editions du 26 octobre, 336 pages, 20 €


(1) Chaque époque éponge ses plâtres éditoriaux.

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