Armand Charpentier

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Armand Charpentier

Armand Charpentier est l'auteur du Roman d'un Singe.
Ce n'est pas une autobiographie.
Il ne fut jamais du côté des manieurs d'hommes asservis. Car c'est au sens patronal que j'entendais le terme de « singe ». Qu'avez-vous donc imaginé d'autre ?
Oui. Armand Charpentier fut le champion des petits, des opprimés, des malheureux. Son titre à l'estime est de n'avoir jamais modifié cette attitude. Beaucoup d'esprits mûrissants évoluent vers le parti où ils trouveront quelques profits. Une situation officielle lui rendait particulièrement difficile l'expression de sa pensée. N'importe. Il est resté l'audacieux des premiers jours. Il a sacrifié tranquillement avenir et bénéfices à la volonté de ne parler que selon sa conscience.
C'est là un grand exemple. J'ajoute qu'il est bien rarement suivi.
Peut-être convient-il de voir en son origine la raison de cette ténacité.
Armand Charpentier est breton. Il est brestois. Les gars de là-bas veulent ce qu'ils veulent.
Il débuta dans les lettres par Le Bonheur à trois. Titre engageant. Mais l'éditeur n'était même pas partisan d'un bonheur à deux où l'auteur aurait eu sa part. Il fila en Belgique sans verser les droits qu'il devait.
Puis parut L'Enfance d'un Homme, étude de pensée qui contient un portrait symbolique de la Patrie où cette divinité n'est pas traitée pieusement.
Un volume féministe, L'Evangile du Bonheur, avait valu à Armand Charpentier des succès encourageants, et l'Initiateur connaissait déjà un tirage prospère quand éclata l'affaire Dreyfus. Il fut l'un des 300 premiers signataires de la demande de révision.
Depuis lors, délaissant un peu les lettres pures, il fit de la politique et du journalisme, collabora à L'Action, de Charbonnel et Bérenger ; au Radical, à l'Ere Nouvelle.
Son labeur préféré est, actuellement, la préparation d'une œuvre documentée sur l'idée de guerre et l'idée de Patrie. Je ne crois pas qu'elle soit de nature à lui gagner la faveur des personnes « bien pensantes ». Mais je suis persuadé que ceux qui pensent, tout court, auront profit à connaître cette étude sincère d'un homme qui a toujours voulu le bonheur des hommes, bien que ceux-ci ne fussent guère disposés à lui en savoir gré.
Paul Reboux.




Et on ne négligera pas d'aller lire les commentaires savants du regretté Bruno Leclerc à propos du Roman d'un singe (Ollendorff, 1895) : ici.

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