De temps à autre jaillit un énergumène sur la scène littéraire dont la parole vise à secouer la vie policée du milieu. La poésie dite en public est un formidable vecteur pour les auteurs fort théâtraux comme ce Jules Vopaldo, issu de Berry nous dit-on, qui lance sa "peauésie" dans un cri de guerre plutôt enjoué mais rageur tout de même — On se souvient de Julien d'Abrigeon et de son Boris le Babylonien contre l'Aligot littéraire (L'Atelier du Gué, 2008), les deux pourraient être cousins, sachant que Vipaldo taquine l'alexandrin et le jeu de mots. Dans l'amertume de ne pas être accueilli chez des éditeurs à pignon et l'observation du milieu — qui pédale dans la semoule il est vrai — nous vaut un nouvel opus sur les ridicules du milieu littéraire. Une antienne qui n'aura jamais de cesse, mais qui nous vaut de temps à autres quelques astuces bien plaisantes. Mais, doit-on ajouter à destination de Jules Vipaldo, que Littérature fut toujours et fille d'Industrie et fille d'Art, et, parfois, d'Artisanat lorsqu'elle découche.
On mettra d'ailleurs le propos suivant en rapport avec l'initiative d'une maison d'édition mettant dans spn modèle économique la rémunération des auteurs à la hauteur de celle des transporteurs... Il n'aura fallu que deux siècles (la SGDL de Balzac n'y étant pas parvenu). Une initiative qui sera suivie de près.
Affirmatif, Jules ne pense plus à couper en deux cent vingt quatre les tifs, mais à gagner le maquis (de SADE), à créer une Z.A.D. poétique et littéraire interne à l'édition. Un mouvement éditorial autonome. Un front de libération de la création ! (...) "Littérature " est devenu une injure ! "Poésie" ou "sciences humaines", un handicap, provoquant le ricanement des "repré", efficacement décérébrés, qui en déconseillent systématiquement la vente. (...)
Le texte de cette plaquette est, nous dit son éditeur, un complément du Banquet du plafond paru aux mêmes éditions en 2018.
Jules Vipaldo Sédition. — Paris, Tinbad, 28 pages, 4 €