(...) L'incendie est partout, immense, triomphant ;
Il danse sur le toit et rampe dans la cave ;
Le plomb en nappes coule ainsi que de la lave
Et sur les pavés noirs s'étale en flots d'argent.
Mais, tout à coup, un feu gigantesque émergeant
Du milieu de la ville effrayante, domine
La grandiose horreur du canon, de la mine
Eclatant en faisant sauter tout un quartier,
Et du mur qui chancelle et s'abat tout entier
Avec le grondement prolongé du tonnerre
Les voix, les pleurs, le bruit des bas, les cris de guerre (...)
Eugène Vermersch Les Incendiaires. — Paris, Les Temps nouveaux, n° 39, 1910.
Illustration du billet : Alfredo Maiorino, L'Incendie (1993) Galerie MC Michelle Champetier (Cannes)